Fagmentos del artículo de Boris Eichenbaum « Théorie de la
prose » (1925), publicado en Todorov, Tzvetan (comp.), Théorie de
la littérature. Textes des Formalistes russes, Paris, Seuil,
1965 [2001] :
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« Le roman et la nouvelle ne sont pas des formes homogènes,
mais au contraire des formes profondément étrangères l’une à l’autre. C’est
pourquoi ils ne se développent pas simultanément, ni avec la même intensité,
dans une même littérature. Le roman est une forme syncrétique* (peu importe
s’il s’est développé directement à partir du recueil de nouvelles, ou s’il
s’est compliqué en intégrant des descriptions de mœurs) ; la nouvelle est
une forme fondamentale, élémentaire (ce qui ne veut pas dire primitive). Le
roman vient de l’histoire, du récit de voyages ; la nouvelle vient du
conte, de l’anecdote. » (p. 206)
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« Tout dans la nouvelle comme dans l’anecdote tend vers la
conclusion. La nouvelle doit s’élancer avec impétuosité, tel un projectile jeté
d’un avion pour frapper de sa pinte et avec toutes ses forces l’objectif
visé. » (p. 206)
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« Short story est
un terme qui sous-entend toujours une histoire et qui doit répondre à deux
conditions : les dimensions réduites et l’accent mis sur la conclusion.
Ces conditions créent une forme qui, dans ses buts comme dans ses procédés, est
entièrement différente de celle du roman. » (p. 206)
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« Ce sont d’autres facteurs qui jouent un rôle primordial
dans le roman, à savoir la technique utilisée pour ralentir l’action, pour
combiner et souder les éléments hétérogènes, l’habileté à développer et à lier
des épisodes, à créer des centres d’intérêt différents, à mener des intrigues
parallèles, etc. » (p. 206)
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« C’est pourquoi il est naturel qu’une fin inattendue soit un
phénomène très rare dans le roman (et si on la trouve, elle ne témoigne que de
l’influence de la nouvelle) : les grandes dimensions et la diversité des
épisodes empêchent un tel mode de construction, tandis que la nouvelle tend
précisément vers l’inattendu du final où culmine ce qui le précède. Dans le
roman, une certaine pente doit succéder au point culminant, tandis que dans la
nouvelle, il est plus naturel de s’arrêter au sommet que l’on a atteint. On
comparera le roman à une longue promenade à travers des lieux différents,
qui suppose un retour tranquille : la nouvelle à l’escalade d’une colline,
ayant pour but de nous offrir la vue qui se découvre depuis cette
hauteur. » (pp. 206-207)
* Syncrétique : qui forme un ensemble perçu globalement. Syncrétisme : combinaison relativement cohérente, mélange de doctrines, de systèmes. / Fusion de deux éléments culturels, religieux différents.
* Syncrétique : qui forme un ensemble perçu globalement. Syncrétisme : combinaison relativement cohérente, mélange de doctrines, de systèmes. / Fusion de deux éléments culturels, religieux différents.
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Quienes estén
interesados en la forma cuentística pueden leer también las "Tesis sobre el cuento" del escritor argentino Ricardo Piglia.